mercredi 6 février 2008

Le développement durable en RHF

"Dans la vie, il y a deux catégories d'individus: ceux qui regarde le monde tel qu'il est et se demandent pourquoi. Ceux qui imaginent le monde tel qu'il devrait être et se disent: pourquoi pas?"
Georges-Bernard SHAW

D'où ces questions fondamentales: Comment concilier progrès économique et social sans mettre en péril l'équilibre naturel de la planète? Comment répartir les richesses entre les pays riches et ceux moins développés? Comment donner un minimum de richesses à ces millions d'hommes, de femmes et d'enfants encore démunies à l'heure où la planète semble déjà asphyxiés par le prélèvement effréné de ses ressources naturelles? Et surtout, comment faire en sorte de léguer une terre en bonne santé à nos enfants.

C'est pour apporter des réponses concrètes à ces questions qu'est né le concept du développement durable. Un concept que l'on résume aujourd'hui d'une simple phrase: "un développement qui répond au besoin du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs".

Pour y parvenir, les entreprises, les pouvoirs publics et la société civile (3 intervenants majeurs du monde de la RHF) devront travailler main dans la main afin de réconcilier trois univers qui se sont longtemps ignorés dans la RHF (secteur très atomisé par la peur): l'économie, l'écologie et le social. A long terme, il n'y aura pas de développement possible s'il n'est pas économiquement efficace, socialement équitable et écologiquement tolérable.


L'objectif du développement durable est de définir des schémas viables et conciliant les trois aspects économique, social et environnemental des activités humaines; trois fondamentaux à prendre en compte, par les entreprises, les collectivités publiques et les individus.

- Economique: performance financière, mais aussi capacité à contribuer au développement économique de la zone d'implantation de l'entreprise et à celui de tous échelons.
- Social: conséquences sociales de l'activité de l'entreprise au niveau de tous ses échelons (conditions de travail, niveau de rémunération..), fournisseurs, clients, communautés locales et société en général.
- Environnemental: compatibilité entre l'activité sociale de l'entreprise et le maintien de la biodiversité et des écosystèmes. Il comprend une analyse des impacts du développement social des entreprises et de leurs produits en termes de flux, consommation de ressources, difficilement ou lentement renouvelables, ainsi qu'en terme de production de déchets et d'émissions polluantes..Ce dernier fondamentaux étant nécessaire aux deux autres.

En pratique, hormis quelques entreprises qui sont directement engagées dans des secteurs sensibles (énergie, environnement), on constate peu d'intérêt pour les démarches de développement durable, de même dans la restauration collective publique, qui n'intégre absolument pas la légitimité d'actions à mener pour aboutir à un développement durable.

Une communication efficace suppose de "démystifier" le développement durable. Cela implique de mettre en avant les bénéfices concrets de la démarche, de dresser un constat honnête de la situation, de d'écrire les initiatives en montrant l'implication de celui qui parle, et surtout, de donner les modes d'emploi. Cela suppose aussi d'éviter quelques écueils: les grands principes, les bonnes intentions et le jargon inaccessible au public.

Le développement durable peut être traité par la recherche d'informations dans le contexte (veille), pour définir l'usage des informations dans une stratégie d'innovation? Cette politique, beaucoup plus complexe dans sa mise en oeuvre, tend à se mettre en place depuis 2003-2004, tant au niveau des administrations centrales que des collectivités territoriales et des entreprises.

Si le principe ainsi défini est assez clair, les objectifs posés par le développement durable semblent plus difficiles à mettre en oeuvre.
- Comment définir les besoins des générations futures?
- Peut-on se contenter de mieux gérer les ressources non renouvelables, l'objectif de maintien de la valeur du capital naturel est-il possible?
- utilisation abusive de la voiture, et imminence du pic pétrolier, multiplication du transport de marchandises (multiplication des livraisons pour cause de stockage froid réduit, démultiplication des fournisseurs dans les appels d'offres..)
- gaspillage de l'eau en agro-alimentaire (lavage produits frais comme salade, légumes,..), sur-utilisation d'eau potable pour des usages non alimentaire (nettoyage cuisine, frigo..)
- gaspillage de l'électricité (éclairage, appareils de cuisson en veille..)
- productions de déchets (emballages) ou surproduction d'objets de consommation à durée de vie courte
- quel niveau de perception les dirigeants et les acheteurs ont-ils de l'ampleur et de la globalité du phénomène? La communication est-elle suivie d'action?
- sur le plan éthique, la présentation du développement durable est-elle cohérente vis-à-vis des employés des entreprises et des parties prenantes en restauration collective
- comment partager les bonnes informations collectivement?

Au cours de ces dix dernières années, bon nombre d'entreprise se sont dotées de Direction du développement durable. Elles ont engagé des politiques souvent ambitieuses pour faire évoluer les comportements internes et incarner de manière tangible leurs responsabilités sociale et environnementale.
Aujourd'hui; il faut intégrer dans le modèle économique de l'entreprise les objectifs de lutte contre le réchauffement climatique, de protection de la santé, de préservation de la biodiversité et d'une meilleur gestion des ressources rares, et cela dans un contexte peu favorable, où les marchés et l'Etat ne tiennent pas encore suffisamment compte des performances durables.

Aucun commentaire: